C’est ce Mercredi 1er Janvier 2025, que la livraison de gaz russe en Europe via le système de gazoducs GTS (Gas Transmission Sytem) ukrainien à été arrêté. La décision du président ukrainien de ne pas renouveler le contrat de transit du gaz russe entre désormais en vigueur. Cette rupture symbolise un tournant majeur, soulevant des enjeux économiques et géopolitiques complexes pour tous les acteurs impliqués.
La Slovaquie, qui dépend à 65 % du transit via l’Ukraine pour ses besoins en gaz, se retrouve particulièrement vulnérable face aux risques de pénuries, à la hausse des prix de l’énergie et à la pression sur son industrie. L’Autriche et la Hongrie, malgré une diversification énergétique plus avancée, restent exposées à des coûts élevés, tandis que la Moldavie doit faire face à une menace critique de coupures d’électricité et de chauffage.
Dans l’ensemble de l’Europe centrale et orientale, les prix de l’énergie devraient rester élevés, affectant à la fois la compétitivité économique de la région et le pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles. Pour compenser la perte de gaz transitant par l’Ukraine, l’Europe devra s’appuyer davantage sur le gaz naturel liquéfié (GNL). Cependant, cette alternative présente des défis majeurs : concurrence accrue avec les marchés asiatiques, coûts logistiques élevés et impacts environnementaux.
L’arrêt des livraisons accentue également les tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie, tout en risquant d’approfondir les divisions au sein de l’Union européenne. Cette situation oblige à relever des défis importants sur le plan des infrastructures, nécessitant des investissements massifs dans de nouveaux terminaux de GNL et dans le renforcement des réseaux de transport internes.
Pour l’Ukraine, les conséquences économiques sont significatives : les revenus de transit, estimés à environ 800 millions de dollars par an après cette décision, sont bien inférieurs aux 2 milliards de dollars générés en 2020 ou 1,2 milliard en 2022. Cette perte de revenus pourrait fragiliser davantage une économie déjà éprouvée par les coûts de la guerre et la reconstruction des infrastructures.
La fermeture de ce système de gazoduc accentue aussi la vulnérabilité énergétique de l’Europe face à des crises géopolitiques ou des catastrophes naturelles. Elle met en lumière la nécessité de renforcer la résilience énergétique du continent. Dans ce contexte, l’Europe est appelée à accélérer la diversification de ses sources d’approvisionnement, à renforcer la coopération entre États membres et à promouvoir une meilleure efficacité énergétique. Bien que cette crise pose des défis immédiats, elle pourrait également agir comme un catalyseur pour une transition énergétique plus rapide et durable, permettant à l’Europe de renforcer son indépendance tout en atteignant ses objectifs climatiques.
Mais au fait ? Qu’est ce que le système GTS ukrainien ?
Le système de gazoducs ukrainien (GTS Ukraine) était un maillon essentiel du transit du gaz russe vers l’Europe. Avant l’arrêt des flux en décembre 2024, il permettait d’acheminer le gaz vers plusieurs pays européens via différents points de sortie : Autriche, Allemagne, Italie,Serbie, Balkans, Roumanie, Turquie, Pologne, Slovaquie…
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